La Maison de la Catalanité accueille du 29 septembre au 24 novembre
les œuvres de l’artiste Roger Cosme Estève
avec son exposition “Sous les cendres la braise/ Sota les cendres la brasa”

En partenariat avec Castang Art Galerie

Vernissage le vendredi 29 septembre à 18h30

Roger Cosme Estève est né en 1945 à Néfiach. Il vit et travaille à Perpignan.
Depuis plus de 40 ans, il est l’une des figures majeures de l’art contemporain en Pays Catalan.

Iris
L’œuvre de Roger Cosme Estève incite à ouvrir regard et imagination. Et si les pérégrinations et la curiosité de ce nomade catalan l’ont conduit à explorer la peau du monde, c’est un voyage plus métaphorique qu’il donne à voir aujourd’hui. Dans ces tableaux-paysages, propices à l’introspection, le peintre saisit à travers une profusion de couleurs jubilatoires et de petites choses de la nature, le rapport de la matière à l’intangible.
Dans la profondeur du ventre de la terre, semblable au calathos de Déméter ou au creuset de l’alchimiste, sous la poussée des forces vives ou obscures, naissent les Iris, gemmes ou formes abstraites animées d’un feu intérieur et vivifiant.
Symbolique d’un renouveau cyclique, la vie pulse et éclate sur les toiles en une multitude de couleurs vives ou tendres, turquoise, jaune soufré, orange fluo, violet, émeraude, outremer, mauve, rose, céladon …
Et au noir crépusculaire dans lequel tout se résorbe sauf la lumière dorée, répond le blanc opaque et laiteux du point du jour dans lequel tout peut advenir … l’espérance du vert.
Sur l’épidermique beauté de ce monde avenir où l’on croise encore quelques animaux échappés d’un bestiaire imaginaire, les iris ployant et se déployant sous le vent se confondent au tracé sismographique d’écritures illisibles dans une pratique corporelle qui empêche l’esprit de s’égarer.
Dans l’univers pictural d’Estève, les fleurs fragiles se transforment en triangles ou en prismes pointus. Quelques calcinations ou déluges ont rendu ces dernières transparentes, mais elles persistent comme archétype d’une vie immuable, éclairées d’une lumière dont la source reste indéfinissable.
C’est bien d’épiphanie, de métamorphose et de conjonction dont il est question derrière les choses les plus simples de la nature que Roger Cosme Estève met en scène.
Sa pratique artistique ouverte à l’inattendu, rend sa peinture encore plus singulière et féconde. Sans jamais se laisser enfermer dans une catégorie, un style ou une esthétique, il se donne la liberté de s’approprier tous les langages et les moyens nécessaires à sa peinture et à sa métaphysique. Et ces transmutations de formes-matières aux couleurs lumineuses et énergisantes illuminent nos esprits et nous réjouissent.
Patricia Tardy